L’avenir du BTP pour 2025 : Entre défis et signes de résilience

Le secteur du BTP a connu un troisième trimestre 2024 particulièrement difficile, marqué par une hausse des défaillances d’entreprises et une baisse de l’activité dans plusieurs domaines clés. Cependant, certains sous-secteurs, notamment les travaux publics et la rénovation énergétique, semblent afficher une résistance face aux difficultés économiques actuelles.

Le nombre de défaillances d’entreprises dans le BTP a fortement augmenté au 3e trimestre 2024, avec 2 924 cas, soit une hausse de 18,8% par rapport à la même période de l’année précédente. Ce phénomène traduit des difficultés croissantes pour de nombreuses entreprises du secteur face à une pression financière et un environnement économique incertain. En revanche, le nombre de créations d’entreprises a diminué de 2,2%, avec 7 964 nouvelles structures enregistrées. Cette tendance suggère une certaine prudence des entrepreneurs et une hésitation à investir dans un marché de plus en plus instable.

La production de matériaux a également enregistré des baisses importantes, notamment dans la production de béton prêt à l’emploi, qui a chuté de 9,4% pour atteindre 8 millions de m³. De même, la production de granulats a baissé de 2,7%. Ce recul dans la production matérielle témoigne d’une demande en contraction, notamment dans le secteur du bâtiment résidentiel.

L’intérim, secteur crucial pour de nombreuses entreprises du BTP, a également subi une baisse significative de 6,8% par rapport à l’année précédente. Cette diminution des effectifs intérimaires reflète une réduction des activités temporaires dans le secteur, signe que les entreprises ajustent leur main-d’œuvre face à un contexte économique tendu.

Le climat des affaires dans le secteur du bâtiment a enregistré une légère baisse de 1% par rapport au trimestre précédent, ce qui reflète une perte de confiance des entreprises, notamment celles de plus de 10 salariés. La situation est particulièrement délicate pour le secteur résidentiel, avec des mises en chantier de logements en chute de 9,6% par rapport à l’année précédente. Néanmoins, l’activité en amélioration-entretien semble résister, avec une légère hausse de 0,8%. Cependant, cette tendance positive est contrebalancée par une diminution de 1% dans l’activité d’amélioration-entretien dans l’artisanat, montrant des signes de faiblesse à plus petite échelle.

Un des rares segments à afficher des signes positifs est celui de la rénovation énergétique. L’activité dans ce domaine a crû de 0,5%, bien que cette progression soit modeste. Dans l’artisanat, l’activité en rénovation énergétique a néanmoins diminué de 0,5%, ce qui souligne la fragilité de ce sous-secteur.

Du côté des travaux publics, les signes de résistance sont plus marqués. L’activité a progressé de 1,8% par rapport à l’an dernier, soutenue par un été favorable. Le montant des marchés conclus a également enregistré une augmentation de 5,3%, malgré un mois d’août plus faible.

Si l’on observe une tendance générale à la baisse dans de nombreux secteurs du BTP, les travaux publics et la rénovation énergétique continuent de montrer des signes positifs, même si les entreprises du secteur expriment une inquiétude croissante face à l’incertitude politique et économique. Le carnet de commandes des entreprises reste stable, représentant en moyenne 8 mois de chiffre d’affaires, mais l’évolution de la situation à court terme reste préoccupante pour de nombreux acteurs du marché.

Bien que certains segments du BTP affichent une croissance modeste, le secteur dans son ensemble se trouve dans une phase délicate, avec une pression accrue sur la rentabilité des entreprises et un environnement de travail plus difficile. Les perspectives de croissance, bien que présente, sont fragiles et dépendront largement des décisions politiques et économiques à venir.

Sources : https://www.metiers-btp.fr/images/conjoncture/#btp/2024/3